Bilan au 15 octobre

Je fais ce jour un petit point sur mon début d'année.

Mes objectifs étaient  :

1 / de donner du sens aux apprentissages pour les élèves.

2 / de proposer des contenus adaptés à mes élèves et de les justifier  par rapport aux textes officiels ( le document "application des textes à ma méthode" en fait office (rubrique divers - échanges)).

Au début de l'année, j'étais très clairs dans mes objectifs, et dans ma tête ; je me faisais un point d'honneur à annocer aux élèves ( 6e à 3e ) les objectifs de cycle, de séance, en terme de compétences motrices, sociales ou méthodologique.

En ce début d'année, les élèves étaient encore "timides", et attentifs rapidement ; j'avais donc la sensation que le message passait bien.

Cependant, le naturel revient au galop : les bavardages et inattentions chroniques ont fait leur retour rapidement.

Les consignes et explications ont pris plus de temps, et j'ai été fatigué au bout d'un moment à essayer de faire passer un message qui n'arrive qu' à 50 % des élèves ( manque de concentration oblige ).

Je dois donc répéter plusieurs fois pour que l'information passe, et ça me fatigue, d'autant qu'il faut aussi animer la séance, installer les situations...

J'ai du mal à travailler dans une ambiance où l'écoute n'est pas totale.

Malheureusement ça fait partie du métier !

VOICI CE QUE JE PENSE AUJOURD'HUI :

La manière dont je présente l'enseignement ( choix des contenus en terme de compétences adaptées et présentation de celles-ci / pédagogie en "climat de confiance" ) est, dans l'absolu, une manière efficace de faire.

Cependant, le niveau de " volonté d'apprentissage " ( efficacité dans l'attention et dans l'engagement dans les situations d'apprentissage ) est trop bas dans les conditions actuelles d'enseignement.

A titre d'exemple : je suis également entraîneur-joueur de foot dans un club du pays de Lorient.

Les séances durent 1H30 effective, sur le terrain.

Les joueurs sont attentifs, actifs dans les situations et rapidement.

J'ai le temps de donner des consignes pendant le jeu sans avoir l'impression "d'embêter tout le monde" parcequ'il n'auraient pas assez de temps de jeu.

Quand je donne des consignes et des explications, mon "auditoire" est silencieux et attentif. Quel plaisir !

Cependant, j'ai devant moi des gens volontaires, adultes, en effectif réduit < 15 en général.

En cours d'EPS, nous avons les élèves 1H55, pour un temps "sur le terrain" de 1H20-25 environ.

Les temps de retour au calme (rassemblements / consignes / analyses ) sont énormes en collège.

Je pense que, pour que notre enseignement en EPS soit vraiment efficace il faudrait :

- des effectifs plus faibles (18 maximum )

- des créneaux de 2H45 pour 1H45 effective sur le terrain dans les conditions actuelles.

- dans l'idéal, un nombre limité d'activités enseignées par un professeur ( 3 par exemple ), pour qu'il soit vraiment spécialisé, qu'il connaisse très bien l'activité, ses "obstacles", et les situations qui "marchent".

- Toujours dans l'idéal, des choix d'activités pour les élèves, qui y trouverait plus de goût, et donc plus d'attention.

A L'HEURE ACTUELLE, JE ME RENDS COMPTE QUE JE DOIS LIMITER MES EXIGENCES ET "ENSEIGNER AU RABAIS", A CAUSE DE CES CONDITIONS INSUFFISANTES.

Exemple concret :

Je propose un cycle d'endurance en ce moment.

Une piste de 333 m est accessible à 10-12 minutes du collège. Nous avons commencé un cycle de 10 minutes en fractionné, avec fiches de programme individualisées. Cependant, vu le temps de déplacement-changement-retour au calme-explications, c'est la course en permanence, l'impression de s'égosiller et de ne pas pouvoir répondre à toutes les demandes.

J'ai donc décidé de revenir à un cycle identique sur 6 minutes, dans la salle à 5 minutes du collège, sur des tours de 100 m.

Le temps ainsi gagné me permet de prendre le temps pour passer les messages, et revenir sur ce qui n'aurait pas été compris.

Les élèves sont d'ailleurs hyper-motivés par ce cycle, et celui-ci est très riche, en terme de compétences méthodologiques et sociales notamment.

L'impression que j'ai, c'est que finalement, en EPS, ( et dans l'éducation nationale en général ), on veut transmettre des contenus ambitieux, à l'image des programmes officiels bien étoffés, mais en "forçant le passage" auprès des enfants, quitte à les laisser "sur le bord de la route", sans remettre en cause les structures et les temps d'enseignement eux-mêmes.

Je ne peux me satisfaire d'un enseignement qui laisse délibérément des enfants de côté ; il est facile de remettre la faute sur les enfants "qui n'écoutent pas, qui sont dissipés, feignants..."

A ce jour, je me bats toujours à mon niveau, dans les conditions actuelles d'enseignement :

je cherche les "situations efficaces" qui permettent de mettre en action tous mes élèves, qui sont faciles à mettre en oeuvre, et qui permettent de travailler des compétences identifiables identiques pour tous, à des niveaux d'expertise différents.

J'ai déjà des réponses pour plusieurs activités (dont l'endurance ), mais je n'ai pas le temps de tout écrire rapidement. Je posterai bientôt les exemples sur les activités que je mène actuellement.

Mon travail  sera désormais basé sur cet objectif : trouver et recenser des situations ou principes de cycle qui "fonctionnent bien" ( qui motivent tous et font progresser (quasimment) tous ) .

ALORS, N'HESITEZ PAS, SI VOUS AVEZ DES SITUATIONS OU PRINCIPES DE CYCLE SIMPLES ET EFFICACES, envoyez les moi, je les mettrai en ligne.