Comment formuler les compétences, et les définir ?
Une compétence est un comportement, (donc une action ou un ensemble d'actions), efficace (donc reconnu en tant que tel = effet(s)-résultat désiré(s) dans l'absolu), répondant à un objectif ou à un problème donné (donc pour quelque chose).
Une compétence se libellera donc ainsi :
ACTION(S) |
« POUR » |
OBJECTIF |
( en terme de verbe + compléments) |
pour |
( en terme de verbe + compléments) |
EXEMPLES :
Compétence « motrice » en badminton :
« Frapper fort le volant au-dessus de la tête en frappe montante, de la partie arrière du terrain, pour faire reculer l'adversaire. »
Compétence « sociale » :
« Faire le silence pendant les explications du professeur pour entendre les consignes. »
Il est essentiel d'être le plus précis possible dans la formulation de la compétence.
Ainsi, pour la compétence en badminton, il est précisé « de la partie arrière du terrain », car la même action, de l'avant du terrain ne répondra pas à un niveau identique ( il est plus facile de lober l'adversaire de devant que de derrière).
Il est aussi précisé « frapper au dessus de la tête, en frappe montante ».
En effet, pour un même objectif ( « faire reculer l'adversaire » ), il peut exister plusieurs situations de « départ », et pour chacune de ces situations il existe plusieurs manières d'y répondre : ces variables définissent des niveaux de compétence très hétérogènes.
EXEMPLES :
Pour le même objectif « faire reculer l'adversaire », on peut travailler 3 autres compétences (qui correspondent à des niveaux d'expertises variés ) :
- « De la partie avant, en frappe basse, frapper fort et loin pour faire reculer l'adversaire »
- « Après avoir déporté l'adversaire côté coup droit, court, frapper tendu, côté revers pour faire reculer l'adversaire »
- « Sur volant « facile », haut et prêt du filet, frapper fort et loin pour faire reculer l'adversaire »
Je crois que c'est là que se trouve l'écueil principal des enseignants de l'éducation physique et du sport : le manque de nuance ( et donc de précision ) dans la définition des actions recherchées de la part des élèves dans un objectif donné, et la difficulté de mise en situation favorable à l'apparition de ce comportement ( tout en conservant une « logique interne d'activité ») .
Souvent l'objectif d'apprentissage est très pertinent, mais les comportements attendus, et les conditions de « départ » ne sont pas (clairement) définis, et on ne sait pas comment permettre de travailler dans ces « conditions de départ » sans « dénaturer » l'activité .
Ce que j'appelle « dénaturer » consiste, par des situations artificielles, souvent très aménagées, à provoquer les comportements attendus dans le cadre de ces situations, mais le plus souvent, ces comportements disparaissent dans le cadre d'une situation plus « réelle », plus proche de la situation sociale de référence.
La définition de « situations de référence » est pour moi essentielle :
l'objectif est de conserver des principes de base de la situation sociale de référence ( pratique institutionnelle, culturelle ), qui permettent l'apprentissage de compétences « logiques » à l'activité, et qui se situent dans l'espace optimal de développement de la majorité des élèves. ( = Les bons niveaux de compétence dans le bon niveau d'expertise )